Enseignement professionnel : les personnels en difficulté, la nomination de Carole Grandjean inquiète

Une intersyndicale regroupant toutes les organisations de l’enseignement professionnel fait “le constat d’une fin d’année extrêmement difficile pour les personnels”. La CGT Éduc’action, la CNT, le SNALC, le SNETAA-FO, le SNUEP-FSU, SUD Éducation, le SE-UNSA listent “la désorganisation qui a accompagné” les nouvelles modalités d’examen, et s’inquiètent de voir les annonces du président et du ministre s’inscrire “dans la continuité de la politique éducative menée depuis 5 ans”. Elles dénoncent “la volonté de doubler le nombre de semaines de PFMP pour les terminales CAP et bac pro, ce qui va réduire encore plus l’enseignement général et professionnel” et hypothéquer les chances de poursuites d’études. Elles contestent “l’idée d’une adéquation stricte” entre les formations et les besoins d’emploi locaux. De plus, elles estiment que “persister dans le soutien au développement démesuré de l’apprentissage et de la mixité des publics dans les lycées pros est une voie sans-issue”. Il faut, estiment-elles, rompre avec “la politique de mise en concurrence entre les deux voies de formation”.

Après la publication de ce communiqué commun, la FSU réagit à la nomination de Carole Grandjean, ministre déléguée à l’enseignement professionnel placée sous la double autorité du ministère du Travail et du ministère de l’Éducation Nationale. Pour la fédération syndicale, le gouvernement “franchit une ligne rouge en créant cette double tutelle qui acte le fait qu’élèves et personnels de l’enseignement professionnel public ne relèveraient plus du seul ministère de l’Education nationale (…). Ce choix est dangereux pour l’avenir d’une partie de la jeunesse, la plus fragile socialement, qui voit son parcours scolaire instrumentalisé pour répondre aux besoins économiques locaux.” La FSU y voit une menace sur le droit à l’éducation et à la formation ainsi qu’un “message lourd de conséquences adressé aux personnels des lycées professionnels”.