Voie pro : une réforme dangereuse et brutale

Le SNUEP-FSU appelle à la mobilisation, notamment par la grève le 18 octobre, contre une réforme qui va avoir des lourdes conséquences pour les élèves et collègues des LP mais aussi au côté du SNES-FSU pour les élèves et collègues en collège et LGT.

Le SNUEP-FSU et le SNES-FSU mobilisés côte à côte.

La réforme de la voie professionnelle annoncée par le président Macron est brutale sur la forme et dangereuse sur le fond. La méthode ne change pas : une verticalité qui ne surprend plus, aucun bilan de la réforme précédente, aucune concertation en amont de cette annonce brutale et une feuille de route tardive et floue alors même que des décisions lourdes de conséquences sont en préparation. Emmanuel Macron persiste à vouloir imposer aux personnels une réforme calquée sur le modèle de l’apprentissage, particulièrement discriminant, alors même que les lycées professionnels accueillent les élèves les plus fragiles socialement et économiquement. Le président de la République continue de s’inscrire dans une ligne du moins d’École, tout en franchissant une étape supplémentaire, en mettant la formation professionnelle, et de fait les jeunes les plus en difficulté, au service direct des entreprises. Ce projet de réforme est donc celui de la relégation scolaire et sociale de près d’un tiers de la jeunesse de ce pays. Inacceptable.

Des conséquences aussi en collège, lycée général et technologique

Cette réforme va avoir de lourdes conséquences pour les élèves de la voie professionnelle, les professeurs des lycées professionnels, mais elle va aussi produire ses effets en collège et en lycée. Ainsi, l’expérimentation d’un dispositif d’information à l’orientation en 5eme est en réalité, sur le fond, un dispositif dangereux pour les élèves et les personnels. Il aura pour conséquence de réduire les ambitions scolaires des élèves les plus fragiles aux seuls besoins économiques du territoire, assignant ces élèves à résidence géographique et sociale. Aborder l’orientation uniquement sous l’angle de la découverte de certains champs professionnels revient à occulter les questions du développement à l’adolescence, des biais sociaux ou de genre. Ce dispositif participe activement à la marchandisation de l’information pour l’orientation et au contournement des Psy-ÉN, déjà bien orchestrés par les Régions.

Cette réforme pourrait aussi fragiliser les BTS. Déjà en 2019, la réforme de la voie professionnelle avait drastiquement réduit le nombre d’heures d’enseignement (particulièrement en disciplines générales). Les bacheliers sont entrés dans les études supérieures moins bien armés, se décourageant très rapidement. En réduisant encore le nombre d’heures d’enseignement général, comment croire que les bacheliers professionnels seront prêts à réussir en BTS ? Cela revient à leur fermer encore la porte des études supérieures.

Vision utilitariste de l’Ecole

Cette réforme est une attaque frontale contre la voie professionnelle et ses personnels, mais elle est aussi animée par une logique délétère : elle assigne chacun à résidence sociale et géographique et l’Etat fera ainsi des économies. A cette logique utilitariste, nous répondons par une ambition émancipatrice pour la jeunesse, toute la jeunesse. Parce que le SNUEP-FSU et le SNES-FSU partagent l’idée que les collèges et lycées professionnels, généraux, technologiques, polyvalents sont des lieux de formation scolaire, citoyenne et professionnelle, parce que l’Ecole doit être émancipatrice et citoyenne, pour ces raisons les deux syndicats du second degré de la FSU appellent conjointement les personnels à se mobiliser pour combattre cette réforme : réunion d’informations, grève le 18 octobre.

Le matériel pour informer et mobiliser

Sigrid Gérardin, co-secrétaire générale du SNUEP-FSU, sera l’invitée de l’Emission du Snes-FSU, jeudi 13 octobre, à partir de 17h, à suivre sur nos réseaux : Twitter, Facebook, Youtube etc…